Des hymnes résonnent de plus en plus souvent lors de manifestations, de rassemblements de foule, lors de cérémonies. Des versions officielles. Officieuses. Xénophobes.
Les croyait-on un reliquat du passé ?
Des souvenirs se pointent, malicieux :
Une grand-mère dont l’hymne était L’Internationale.
Des parents obligés d’entonner l’hymne fasciste dans les années ’20 – ’40 en Italie.
Une enfant italienne chantant à tue-tête la Brabançonne à l’école primaire, question de prouver son intégration en Belgique. Ce qu’elle préférait, elle, - ce qu’elle préfère ? - c’était l’hymne du ‘Piave’ datant de la première guerre mondiale que lui chantait son grand-père.
Ça fait beaucoup d’hymnes différents pour une seule famille !
On tend l’oreille aux paroles : Patrie, frontières, sang, dieu… On se rebiffe devant la réaction émotionnelle que des airs de marche peuvent malgré tout - malgré nous – susciter. Et l’émotion confrontée à des interprétations plus sensibles le chant d’une exilée, la fanfare d’excombattants. C’est embarrassant et interpellant.
Et chez les autres ? Qu’évoque ce sujet ? On a envie d’éveiller la curiosité des autres et de croiser des avis. De mener une petite enquête. Peut-être les hymnes sont-ils un prétexte pour poser des questions que l’on ne s’est jamais vraiment posées. L’air de rien, en musique...
Première partie d'un documentaire radiophonique de Loredana Bianconi en conversation avec Jean-François Gava, Alain Mihali, Anne Morelli, Claudio Pazienza et Jan Vroman.
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RéalisationLoredana Bianconi
Prise de son : Philippe Ohsé.
Montage et mixage : Déborah Dourneau.
Illustration : Kristina Nickel.